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Philippe ContalTisserand numérique Créateur de #TerritoireDigital www.PhilippeContal.info Recherche
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"Rien n'est jamais fermé, sinon tes propres yeux".
Proverbe persan Caresses La nature est sensuelle… En cette fin de journée d’hiver, les couleurs changent avec le soleil. Les rochers qui bordent le port de La Grande Motte prennent une allure de braise rougeoyante. Les ombres s’étendent, le vent donne vie à la mer, dont les vagues viennent caresser la pierre et le sable. En équilibre instable, je cherche trois points d’appui pour mon appareil photo. La brise ajoute une difficulté, mais j’arrive tout de même à placer mon troisième œil pour capter cet instant particulier. La « fenêtre » est étroite. Dans dix minutes tout au plus, le soleil sera sous l’horizon. Sa lumière disparaîtra, nous laissant aux portes de la nuit. La sensualité est naturelle… La mer continue son chant rythmé. Gouttelettes et murets aqueux frôlent la roche. Quelques claquements sourds viennent troubler la douceur des vagues qui meurent à mes pieds. Piégée dans les interstices entre les monolithes, l’eau cherche à s’enfuir. L’ambiance rouge orangée embrase la pierre, qui prend l’aspect de la lave d’un volcan en éruption. Le bleu de la mer adoucit l’ensemble. Je perçois les caresses du feu, mariées à celles de l’eau, auxquelles l'effleurement du vent vient s’ajouter. Les sens en éveil, j’écoute et je cherche la meilleure manière de permettre à cet instant de se prolonger. Magies de la photographie et de la mémoire se croisent et s’enlacent pour que le temps disparaisse. Le soleil a disparu derrière les mâts des bateaux. L’horizon garde sa signature colorée mais la température chute rapidement. Notre expérience passe par les sens. C’est la principale raison pour laquelle elle ne se transmet pas. Les sens nous donnent cette chance extraordinaire de capter notre environnement. Notre esprit en extrapole souvent les informations. Nos songes, rêves et pensées nous permettent ainsi de dissoudre les limites de nos sens, du temps et de l’espace, pour saisir une nouvelle dimension. Brisant les barrières apparentes de notre condition terrestre, nous pouvons voir plus loin, penser plus loin, jeter une passerelle sur ce qui voudrait nous séparer de nos rêves. Ouvrons nos yeux, les yeux de notre esprit, afin de développer cette capacité à percevoir l’Autre monde. De ce monde auquel nous ne sommes pas étrangers, dans lequel les limites n’existent pas, gardons l’Essentiel et donnons-lui la possibilité de se manifester également dans notre dimension matérielle et temporelle.
Note : sur Voyage immobile, un "tableau" est la combinaison d'une photographie, d'une citation et d'un rédactionnel de l'auteur. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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