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Philippe ContalTisserand numérique Créateur de #TerritoireDigital www.PhilippeContal.info Recherche
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"L'imagination c'est de la mémoire fermentée.
Quand on perd la mémoire on perd sa faculté d'imaginer." Antonio Lobo Antunes, écrivain et psychiatre portugais (1942- ) Mémoire Dans l’Ancienne Égypte, le culte funéraire visant à perpétuer la mémoire du défunt afin de lui assurer la vie éternelle dans l’au-delà. Cette conception de la mémoire et de l’éternité peut nous sembler étrangère tant il est vrai que de nombreux siècles nous séparent de cette civilisation avec laquelle nos racines restent cependant liées historiquement et de manière symbolique. A une autre échelle, nous pouvons néanmoins réfléchir à la mémoire et à ce à quoi elle peut servir dans notre quotidien. Elle constitue un socle sur lequel nous pouvons progresser. Elle peut également devenir un frein lorsqu’elle s’encombre de regret ou quand elle fait (re)naître une peur liée à un événement passé. La mémoire n’est pas figée. Elle agit comme une structure tridimensionnelle souple, capable de prendre différentes formes géométriques tout en conservant les mêmes éléments constitutifs. La mémoire vit. Elle oublie. Elle embellit. Elle déforme. Mais une chose est certaine, la mémoire nous est indispensable pour nous permettre d’avancer. Plus riches et variées sont nos expériences, plus nous pouvons appréhender des nouvelles situations ; plus nous sommes à mêmes de créer des passerelles entre des éléments de connaissances apparemment séparées. Plus nous apprenons, plus nous pouvons disposer de modèles intellectuels et pratiques nous permettant de trouver et utiliser les meilleurs outils, de mettre en œuvre les meilleures méthodes. Notre époque possède une contradiction incroyable. Alors que nous sommes dans un univers hyper sécurisé, nous avons une peur incontrôlée face à l’incertitude. Aurions-nous oublié, pour ne prendre qu’un exemple, ce que nos parents ou grands-parents ont vécus pendant la Deuxième Guerre mondiale ? Avons-nous tiré un trait sur les périodes troublées, en guerre ou non, dont notre passé est rempli ? Lire le passé nous semble simple car il parait figé. Sauf si nous sommes historien ou archéologue, il est vrai que le passé semble immobilisé dans les livres et dans les musées. Du coup, pourrait-il encore nous servir à quelque chose dans un monde ou tout bouge en permanence ? Franchement… même si notre prétention nous pousse encore à croire que nous avons «accéléré le temps», avons-nous oublié qu’une minute en 2012 n’est pas plus ni moins courte que celle de nos ancêtres ? En revanche, il est une chose que nous avons considérablement augmentée, c’est notre capacité à produire des erreurs - pour rester poli - et à leur faire faire le tour de la terre à une vitesse astronomique, ou peu s’en faut. Pour être plus clair, nous avons accéléré la vitesse avec laquelle nous produisons et partageons nos conneries et ce, à l'échelle de la planète... Les "bulles" spéculatives sur les matières premières, l'Internet, l'immobilier à risque, la finance à grande échelle ou l'endettement inconsidéré des états ne nous ont - semble-t-il - rien appris. De ce passé que nous croyons terminé, nous avons le devoir de comprendre ce qui a été entrepris, et pourquoi. De ce présent dans lequel nous sommes plongés en permanence, nous devons capitaliser pour enrichir nos connaissances. De ce futur, nous avons l’obligation de mettre tout en œuvre pour le rendre meilleur, à notre échelle… et pour ce qui nous dépasse. Mémoire, mémoire, ne l’oublions pas… mais utilisons la, ici et maintenant ! Il ne s’agit plus de construire des monuments pour perpétuer l’égo de ceux qui prétendent conditionner notre avenir, mais de bâtir une vie dont nous pouvons être fiers, de participer à un futur que nos successeurs pourront utiliser comme la marche d’un escalier menant vers l’Espoir, donnant l’accès à l’Humanité. A l'heure des débats politiques stériles, lorsque notre avenir semble encombré des nuages sombres de la fin d'une époque que nous croyons révolue, attardons-nous aux signaux faibles, recherchons les alternatives et n'oublions pas que si la situation parait dramatique, elle nous laisse encore le temps d'y réfléchir... et donc de trouver et mettre en œuvre des solutions.
Note : sur Voyage immobile, un "tableau" est la combinaison d'une photographie, d'une citation et d'un rédactionnel de l'auteur. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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