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Philippe ContalTisserand numérique Créateur de #TerritoireDigital www.PhilippeContal.info Recherche
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"Dans ta vie, certains passages symboliques marquent un tournant.
Reste à l'écoute de ces signaux qui indiquent ces barrières subtiles et invisibles. Sans oublier ce qui a été, détourne ton regard de ce passé dont tu ne peux rien modifier sauf la perception que tu en as ; Ancre-toi dans ton Présent, dans cette dimension infinie dont tu ne peux t'échapper ; Et oriente ton regard sur ce potentiel auquel tu peux donner vie. Construis et suis ton chemin." Le Livre de Khaâl, 3-9.11 Passage Il est des symboles dont l'universalité est d'évidence. La porte, le passage, ce qui sépare l'intérieur de l'extérieur, le passé de l'avenir, ce qui précède de ce qui adviendra… sont autant de clés d'entrée qui s'apparentent au portail traditionnel que l'on retrouve aux entrées des sanctuaires shintos japonais, le torii. Sa fonction est de séparer l'enceinte sacrée du monde profane. Un rituel de passage, une initiation, une page qui se tourne, un changement de vie, une nouvelle orientation professionnelle, un mariage, une séparation, une naissance… ces événements personnels marquent tous un changement. Ils structurent nos vies. Ils cristallisent notre dimension temporelle avec un « avant » et un « après ». Certains sont perçus comme bénéfiques. D'autres nous paraissent injustes et subis, même si ils sont le plus souvent le résultat de nos décisions, de nos actions ou… de leur absence. La porte structure l'espace. Elle sépare le sacré du profane, l'intime du public, l'individuel du collectif. Croyants ou non, nous avons tous besoin de ces barrières qui nous permettent de ne pas nous diluer dans la société dans laquelle nous vivons. Structurer le temps et l'espace nous est indispensable pour garantir la continuité de notre monde intérieur. Celui-ci doit s'ouvrir pour capter les messages et les sollicitations de notre environnement. C'est notre seule manière de créer notre expérience personnelle, mais nous devons savoir également nous fermer pour que notre individualité existe. Prière, réflexion et méditation sont autant d'appellations différentes qui permettent de couvrir les différents aspects de cette activité essentielle à notre Être. En entrant dans ce temple, situé au cœur de Tokyo, au Japon, j'ai nettement senti que je quittais le brouhaha de la modernité pour retrouver le calme et le charme de la nature. C'est le propre des sanctuaires shintos, dans leur dépouillement et leur simplicité qui leur confèrent aisément une ambiance de pureté. Samedi est un jour de mariage. Nous avons ainsi croisé plusieurs cortèges de futurs mariés accompagnés de leurs familles, habillés de manière traditionnelle. Une image asynchrone me reste en mémoire : les femmes en kimono (le furisode), brandissant leur iPhone pour prendre le jeune couple en photo. Des manifestants nationalistes se sont également présentés dans l'enceinte du sanctuaire, en silence, dans un ordre parfait. Au Japon, même lorsque l'on manifeste son opposition ou ses idées politiques, le sacré est respecté. Nous les croiserons un peu plus tard dans la journée, dans le quartier mouvementé de Shibuya. Debout sur le toit de leurs véhicules décorés, ils seront alors plus actifs et bruyants, interpelant la foule avec un haut-parleur. A l'intérieur de l'enceinte, un grand portique aux multiples crochets permet de déposer un vœu, une prière, une demande. Sur une plaque en bois, vous pouvez écrire votre souhait. En l'accrochant, vous sollicitez ainsi l'esprit pour que votre demande se réalise (ici, le sanctuaire est dédié aux âmes divines de l'Empereur Meiji et de sa femme, l'Impératrice Shōken). Comme partout au Japon, le respect est encore présent. Les crayons laissés à la disposition des visiteurs ne sont pas attachés mais ne disparaissent pourtant pas. Dans le secret de l'anonymat, mon vœu a été formulé. La plaque sur laquelle je l'ai inscrit est peut-être encore dans l'enceinte du sanctuaire, livré au vent et aux rayons du soleil… Pour entrer dans l'enceinte du temple de Meiji Jingu, je suis passé sous le torii. En le quittant, je l'ai contourné.
Note : sur Voyage immobile, un "tableau" est la combinaison d'une photographie, d'une citation et d'un rédactionnel de l'auteur. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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