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Philippe ContalTisserand numérique Créateur de #TerritoireDigital www.PhilippeContal.info Recherche
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"Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui,
comme punition, aperçoit l'aurore avant les autres hommes." Oscar Wilde, écrivain irlandais (1854-1900) Prima luce 6 h 09, aux environs des Saintes-Maries-de-la-Mer… Arrivé sur les lieux depuis plus d’une heure, je parcours la plage de sable et de roche pour capter les étoiles et la Voie lactée. L’arrivée des nuages a perturbé mes plans. Ce sont donc les premières lueurs du jour qui m’apporteront une vision extraordinaire, remplie de magie. Les étoiles sont encore bien visibles l’opposé de la lueur orangée de l’aurore. Mais c’est Vénus qui se distingue dans le ciel. Point brillant qui semble fuir l’arrivée du soleil, la deuxième planète de notre système solaire précède en effet l’Astre du jour. Est-ce une fuite ou une mission d’éclaireur ? Aucune importance, car ce n’est que notre position sur terre qui produit ces trajectoires dans le ciel. Ne confondons pas le phénomène avec ce que nous pouvons en voir. Quelques nuages voilent le ciel, semblant créer une frontière entre l’hémisphère sombre, encore étoilé et la lumière chaude qui précède le lever du soleil. Discrètement, les étoiles vont ainsi disparaître au profit du jour. Dans un incessant balai, elles réapparaîtront dans quelques heures, lorsque notre étoile se cachera à nouveau derrière l’horizon. Dans un cycle de vie rythmé par les rotations des différents astres qui décorent notre environnement céleste, il est intéressant de se rappeler que cette disparition n’est que temporaire et liée à notre champ de visibilité. Les étoiles ne s’éteignent pas le jour. Elles sont juste masquées par une lumière plus proche, celle du soleil. Il en est de même avec la lumière artificielle des villes qui nous fait oublier la présence de la danse céleste des étoiles. De la même manière, de nombreux phénomènes ne disparaissent pas du fait que nous ne les voyions plus. Vaste sujet… aux ramifications nombreuses et variées… Les couleurs de l’aurore se modifient très rapidement. La fenêtre de travail qui permet de capter ces variantes du bleu au rouge orangé est étroite. En quelques minutes, l’orangé disparait pour laisser la place à une nouvelle palette bleue pastel. Le jaune orangé reviendra lorsque le soleil pointera son disque au-dessus de l’horizon. En attendant, je jongle avec le premier plan, la digue rocheuse et le sable de la plage, pour masquer la lumière clignotante des phares marins. Je regarde les premiers résultats au dos de mon appareil photo pour corriger la position, la netteté et les paramètres de prise de vue. Lorsque je capte ces vues extraordinaire, le temps n’existe plus. Tel un spectateur qui se projetterait dans l’écran géant, faisant lui-même partie de la scène. Au clair de lune, sous les étoiles, accompagné de la Voie lactée et des planètes, je fais partie de ce monde où le rêve prend vie. Les limites et frontières s’estompent. En m’extrayant de la vie citadine, j’explore le véritable espace-temps dans lequel nous vivons le plus souvent en l’ignorant. Mais cette ignorance ne le fait pas disparaître… heureusement ! Après plusieurs photographies (avec une pose de 30 secondes, il est difficile d’en faire beaucoup en quelques minutes), le chant d’un coq me rappelle au temps qui s’écoule. Le soleil est encore caché. Les feux de l’aurore s’estompent avec les étoiles. Mais le temps cyclique n’a pas disparu au profit du temps linéaire de la modernité. Le cycle permet le retour et la renaissance alors que la linéarité oublie et recommence à zéro ou pire encore, accumule, entasse et s’alourdit. C’est dans la combinaison de ces deux temporalités que se déplace notre véritable Essence de Vie.
Note : sur Voyage immobile, un "tableau" est la combinaison d'une photographie, d'une citation et d'un rédactionnel de l'auteur. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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