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Philippe ContalTisserand numérique Créateur de #TerritoireDigital www.PhilippeContal.info Recherche
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"Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons." Paulo Coelho, écrivain brésilien (1947- ) Chemin Après avoir consulté la carte, je décide de me rendre dans les landes de Liscuis : plein ouest depuis Rennes. Un panneau m'indique un circuit pédestre et un chemin qui mène à l'objectif de mon excursion : les trois allées couvertes de Liscuis. Je laisse ma voiture et emprunte le chemin qui semble s'enfoncer dans la forêt. Les feuilles couvrent le chemin bordé de talus et couvert par les arbres qui forment un toit. Un léger vent anime le tapis végétal. Ou bien suis-je en présence d'un korrigan, variété de lutin qui hante la Bretagne aux mille légendes ? Je m'arrête au milieu du chemin, me sentant espionné. Espionné ? Non, mais un regard curieux me détaille. Je ne le vois pas, mais je le sens. Plusieurs petits rires étouffés confirment cette présence surprenante. Serait-ce plutôt un cluricane, que les légendes présentent comme de grands amateurs de vin et de bière ? Je reprends ma progression dans la forêt. Le chemin est parfaitement dessiné et il s'apparente plutôt à un canal végétal, sorte de cordon ombilical rectiligne qui ne laisse d'autre alternative que d'avancer. L'ambiance est hors du temps compressé de notre vie moderne. Il semble se dilater. Sur la droite, le soleil éclaire les branches des arbres. Sur la gauche, la forêt atténue la lumière, donnant ainsi une curieuse impression bipolaire : ombre et lumière dansent au travers des branchages aux couleurs d'automne. A nouveau, un rire moqueur trouble le silence, me faisant reprendre conscience de la réalité. Réalité ? Mais qu'est-ce que la réalité au fond ? Est-elle dans nos incessantes activités quotidiennes qui nous poussent à nous oublier nous-mêmes ? Est-elle dans ces instants dilatés de ce voyage sylvestre ? Est-elle dans la moquerie de ce rire dont il est impossible d'identifier celui qui en est à l'origine ? Le chemin n'est pas très long, quelques centaines de mètres seulement, mais il me faut longtemps pour le parcourir, plus d'une heure. Je m'arrête fréquemment pour "immortaliser" l'instant avec quelques clichés. Je me retourne rapidement pour tenter de prendre sur le fait l'auteur de ces rires. Mais la présence reste discrète, impossible à identifier. Je fais quelques pas puis je recule pour mieux profiter d'un point de vue aux couleurs changeantes. Les feuilles des arbres deviennent d'or à la lumière du soleil. Soudain, le voyage semble terminé. La forêt s'ouvre et un panneau m'indique la suite du parcours. J'accède à la crête sur laquelle je peux admirer les trois allées couvertes. Mais ceci est une autre histoire... A mon retour, j'ai vainement tenté de retrouver le chemin que j'avais utilisé pour venir. Il semblait avoir disparu !
Note : sur Voyage immobile, un "tableau" est la combinaison d'une photographie, d'une citation et d'un rédactionnel de l'auteur. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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